La nuit du 20 au 21 février 2025, restera gravée dans la mémoire des plusieurs habitants de Bukavu comme un cauchemar collectif. Des bandes d’hommes armés, non identifiés à ce jour, ont semé la panique dans plusieurs milieu de la ville, notamment à Kadutu, Ibanda, Muhungu, avenue Industriel, Buholo, Bugabo et Nguba.
Dès 19h30, des retentissements d’armes à feu ont brisé le calme habituel. Téléphones, bijoux, argent en liquide et autres biens de valeur ont été emportés lors de ces cambriolages audacieux.
Selon des témoins, les assaillants, munis d’armes à feu et de machettes, ont opéré avec une coordination déconcertante, frappant parfois plusieurs endroits simultanément. À Kadutu, les habitants ont tenté de donner l’alerte en tambourinant sur des casseroles, en sifflant et en criant à l’aide, mais leurs appels sont restés sans réponse. « Nous étions livrés à nous-mêmes », confie un résident, encore sous le choc.
Une insécurité attribuée aux évadés et aux armes en circulation.
Les habitants pointent du doigt une situation explosive, exacerbée par des facteurs récents. Beaucoup attribuent cette vague de violence au grand nombre de prisonniers évadés de la prison centrale de Bukavu, désormais vide, avant l’arrivée des forces du mouvement politico-militaire AFC/M23 qui occupent la ville depuis peu. « Les bandits qui se sont échappés sont plus nombreux que les militaires présents pour nous protéger », déplore un habitant de Muhungu.
À cela s’ajoute une prolifération alarmante d’armes dans les mains de civils. Lors des travaux communautaires dits « Salongo », organisés récemment, des armes abandonnées par les FARDC (Forces Armées de la RDC) en fuite ont été retrouvées disséminées dans des quartiers comme Ndendere. Uniformes militaires et postes radio Motorola ont également été ramassés, témoignant du chaos laissé derrière par le retrait des forces régulières.
Un cri de désespoir face à l’inaction
Interrogés par notre rédaction, les habitants de Bukavu lancent un appel désespéré aux dirigeants actuels de l’AFC/M23, qui contrôlent désormais la ville. « La sécurité doit être leur priorité , On ne peut pas vivre ainsi, dans la peur chaque nuit », ajoute une mère de famille d’Ibanda, les larmes aux yeux.
Aucun bilan officiel des victimes ou des pertes matérielles n’a été communiqué à ce jour, mais l’ampleur des témoignages laisse craindre une crise sécuritaire majeure.
Les habitants exigent des mesures immédiates : patrouilles renforcées, recensement des armes en circulation et une réponse concrète à la menace que représentent les évadés.
En attendant, Bukavu retient son souffle, suspendue entre l’espoir d’un retour au calme et la crainte d’une nouvelle nuit de terreur.
Rédaction Hortensia