Dans une interview exclusive accordée au média sud-africain Sunday Times, Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo (RDC) et sénateur à vie, a exprimé ses préoccupations profondes quant à la crise actuelle dans son pays. Il souligne la nécessité d’une approche plus globale pour résoudre les problèmes multidimensionnels que traverse la RDC.
Une crise qui dépasse le cadre militaire
Kabila insiste sur le fait que la crise en RDC ne peut être résolue uniquement par des moyens militaires. Il appelle à une réflexion plus large, en s’interrogeant si l’Afrique du Sud, connue pour son humanisme, continuera d’envoyer des troupes pour soutenir ce qu’il décrit comme un régime tyrannique en RDC. Selon lui, la solution à la crise doit inclure des efforts politiques et sociaux pour avoir un impact durable.
Des élections controversées et des violations des droits humains
L’ancien président critique vivement les élections de décembre 2023, qu’il qualifie de truquées et en violation des normes internationales. Il soutient que ces élections ont accru l’illégitimité du pouvoir en place, affaibli l’opposition et donné au président Tshisekedi une emprise quasi-absolue sur le pays. Il dénonce également les nombreuses violations des droits humains et les massacres perpétrés par les forces armées du régime actuel.
Le rôle des groupes armés et les tensions régionales
Kabila souligne que la restauration de la paix à l’est de la RDC passe par la résolution des problèmes liés aux groupes armés nationaux et étrangers. Contrairement aux affirmations des autorités de Kinshasa, il considère que la crise ne se limite pas aux actions du M23 et ne peut être réduite à un simple désaccord entre la RDC et le Rwanda.
Un appel à une solution globale
Pour Kabila, la crise en RDC remonte à 2021 et est autant sécuritaire et humanitaire que politique, sociale, morale et éthique. Il appelle à une reconnaissance des causes profondes de la crise et critique le soutien international limité aux seules contributions militaires. Il met en garde contre le soutien à une dictature, appelant plutôt à des efforts pour aider la RDC à progresser vers la démocratie et la stabilité.
La responsabilité de la SADC et des partenaires internationaux
Kabila rappelle que la crise est alimentée par la rupture du Pacte républicain, issu du dialogue inter-congolais de Sun City, et la violation de la constitution de 2006. Il exhorte la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et les partenaires internationaux à prendre en compte les doléances du peuple congolais et à soutenir une solution qui respecte la volonté populaire et les valeurs démocratiques.
L’intervention de Joseph Kabila dans les débats politiques actuels montre la complexité des défis auxquels fait face la RDC et appelle à une mobilisation internationale pour trouver une solution durable et respectueuse des aspirations du peuple congolais.
Rédaction Hortensia…