Après l’occupation de la ville de Bukavu par l’alliance AFC/M23, la vie reprend lentement son cours. Sur le terrain, ce mardi 18 février 2025, nous avons constaté que si certaines boutiques réouvrent et que les marchés retrouvent leurs vendeurs, l’affluence des acheteurs reste encore faible. Les commerçants se plaignent des pillages subis lors des troubles précédant l’arrivée du M23, tandis que les habitants font face à une augmentation des prix des transports en raison de la pénurie de carburant.
Un marché en demi-teinte
Au marché Beach Muhazi, communément appelé “BONDEKO”, les vendeurs sont présents, mais les clients se font rares. BISIMWA CIZUNGU Moise, vendeur d’habits, témoigne : “Le mouvement n’a pas encore repris normalement, il n’y a pas de clients, en plus lors des pillages on nous a volé”. Il appelle les nouvelles autorités à assurer la sécurité de Bukavu.

Le retour timide à la normale
Dido Kafilongo, habitant de Bukavu, observe une reprise progressive de la vie quotidienne : “Depuis hier, la vie a repris timidement, les gens commencent à se promener, les marchés commencent à ouvrir”. Il souligne également la reprise des liaisons lacustres, avec des bateaux assurant le transport de marchandises depuis Goma, où les denrées alimentaires sont abondantes.
Flambée des prix des transports
La reprise s’accompagne d’une hausse des prix des transports. Les courses en taxi, qui coûtaient 1 000 FC, se négocient désormais entre 2 000 et 3 000 FC. Les chauffeurs justifient cette augmentation par la pénurie de carburant.

Le M23 appelle au calme
Les responsables de l’AFC/M23 ont rencontré les forces vives locales ce 18 février 2025 à l’hôtel New Riviera. Ils ont appelé la population à reprendre librement leurs activités, assurant qu’ils ne comptent pas quitter Bukavu.
Un avenir incertain
Si la vie reprend peu à peu à Bukavu, de nombreux défis persistent. La sécurité reste une préoccupation majeure, tant pour les commerçants victimes de pillages que pour les habitants inquiets de l’avenir. La pénurie de carburant et la flambée des prix des transports entravent également la reprise économique. L’appel au calme lancé par le M23 suffira-t-il à rassurer la population et à garantir un retour durable à la normale ? Seul l’avenir nous le dira.
Ghislain WATONGOKA