Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a annoncé dans son discours de la nuit de ce jeudi 16 novembre 2023 que les élections générales prévues le 20 décembre 2023 n’auront pas lieu dans deux territoires du Nord-Kivu, à savoir Rutshuru et Masisi. Il a invoqué des raisons sécuritaires pour justifier cette décision, qui risque de compromettre la crédibilité du scrutin.
“Malheureusement pour Rutshuru et Masisi, je ne crois pas qu’il y aura élections ce 20 décembre. La situation sécuritaire dans ces deux territoires est trop précaire pour permettre le déploiement des agents électoraux et le vote des citoyens”, a déclaré le président Tshisekedi, qui brigue un second mandat.

Le président a affirmé qu’il avait donné des instructions fermes aux forces de sécurité pour rétablir l’ordre et la paix dans ces zones, où sévissent des groupes armés locaux et étrangers, qui sèment la terreur parmi les populations civiles. Il a promis que les élections seront organisées ultérieurement dans ces territoires, sans donner de date précise.
La décision du président Tshisekedi a suscité la colère et l’indignation de l’opposition et de la société civile, qui ont dénoncé une violation de la Constitution et du droit de vote des Congolais. Ils ont accusé le président de vouloir exclure des territoires acquis à l’opposition, où il craint de perdre face à ses principaux rivaux, Martin Fayulu et Moïse Katumbi.
Selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), plus de 800 000 électeurs sont inscrits dans les territoires de Rutshuru et Masisi, sur un total de plus de 40 millions d’électeurs au niveau national. La CENI n’a pas encore réagi à la décision du président, qui remet en cause le caractère inclusif et représentatif du processus électoral.