Le samedi 22 février 2025 marque un tournant préoccupant dans la crise sécuritaire de la République Démocratique du Congo (RDC).
Plus de 2 000 policiers de la Police nationale congolaise (PNC) et environ 800 militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) ont rejoint les rangs de l’Alliance des Forces Congolaises (AFC/M23). Cette annonce a été faite par le général Bernard Byamungu Maheshe de l’AFC/M23 lors d’une déclaration officielle à La Botte.
Ces ralliements massifs surviennent dans un contexte où le M23, soutenu par le Rwanda, a récemment intensifié ses offensives dans l’est du pays. Après la prise de Goma, capitale du Nord-Kivu, le groupe rebelle a avancé sans résistance notable vers Bukavu, capitale du Sud-Kivu, provoquant la reddition de nombreux policiers et militaires congolais. Selon des sources locales, environ 1 800 policiers se sont déjà rendus, avec 500 autres attendus. Le M23 prévoit de former et de réintégrer ces déserteurs pour consolider son contrôle sur les zones occupées.
Parallèlement, le pasteur Nicolas Kyalangalilwa, figure politique influente et ancien président fédéral du parti LGD, a également rejoint les rangs de l’AFC/M23. Son ralliement souligne l’attrait croissant du mouvement rebelle auprès de diverses factions politiques et militaires du pays.
La progression rapide du M23 et les défections au sein des forces de l’ordre exacerbent une situation sécuritaire déjà fragile. Les villes stratégiques de Goma et Bukavu, désormais sous contrôle rebelle, sont des centres névralgiques pour le commerce et les ressources minières. Leur occupation par le M23 menace de déstabiliser davantage la région et d’aggraver la crise humanitaire en cours.
Face à cette escalade, la communauté internationale exprime sa profonde inquiétude. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a unanimement appelé à un cessez-le-feu immédiat et au retrait des forces rebelles. Cependant, le M23 semble ignorer ces appels, poursuivant ses opérations militaires.
La situation est d’autant plus complexe que le gouvernement congolais refuse toute négociation avec le M23, accusant le Rwanda de soutenir activement le groupe rebelle. De son côté, Kigali nie ces allégations, affirmant que ses actions visent uniquement à protéger ses intérêts nationaux.
Les récents événements mettent en lumière les défis persistants auxquels la RDC est confrontée en matière de sécurité et de stabilité. La multiplication des groupes armés, les tensions ethniques et les ingérences étrangères contribuent à une situation volatile. La communauté internationale est appelée à intensifier ses efforts pour soutenir une résolution pacifique et durable de la crise, tout en répondant aux besoins humanitaires urgents des populations affectées.
ELSY Mirishe