Le ministre provincial des Finances dénonce une “fraude” et une “complicité”
Bukavu, 24 décembre 2024. – Une nouvelle affaire secoue la province du Sud-Kivu. Le ministre provincial des Finances, Bernard Muhindo, a vivement dénoncé la libération de 14 ressortissants chinois impliqués dans l’exploitation illégale de minerais à Karhembo, dans le territoire de Walungu. Cette décision, prise par la Direction Générale des Migrations (DGM), a suscité une vive polémique et mis en lumière les enjeux de la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région.
Il y a quelques jours, une mission d’inspection menée par le ministre provincial des Finances, Bernard Muhindo, qui assurait l’intérim de son collègue des Mines a arrêté un réseau d’exploitation illégale de minerais, en procédant à l’arrestation de 17 Chinois sans papiers et de six Congolais opérant sur le site minier de Karhembo. Cette opération, menée suite à de nombreuses irrégularités constatées sur place, avait été saluée comme une victoire dans la lutte contre les activités minières illégales au pays.
En effet, 14 des 17 Chinois arrêtés ont été relâchés sur ordre de la hiérarchie de la DGM à Kinshasa, à la grande surprise des autorités provinciales, même du gouverneur de province Jean Jacques PURUSI SADIKI. Le ministre Bernard Muhindo a qualifié cette décision de “fraude” et de “complicité”, dénonçant une fuite en avant favorisée par la corruption.
Selon le ministre provincial des Finances, les autorités provinciales avaient formellement demandé à la DGM de ne pas laisser quitter le territoire provincial les sujets chinois arrêtés, le temps que les enquêtes soient menées à bien. Cette demande est restée lettre morte.
Pour le ministre des finances Bernard MUHINDO, cette libération est une tentative de décourager les autorités provinciales dans leur combat contre l’exploitation illégale des minerais. “Nous sommes déterminés à assainir le secteur minier dans la province du Sud-Kivu et faire en sorte que tous les acteurs respectent les lois du pays et paient leur dû au gouvernement”, a-t-il affirmé.
Cette affaire met en lumière les enjeux complexes de la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles en République démocratique du Congo. La province du Sud-Kivu, riche en minerais, est depuis longtemps confrontée à ce fléau qui alimente les conflits armés et prive l’État de recettes importantes.
Face à cette situation, le brave ministre des finances , Muhindo, a appelé le chef de l’État à s’impliquer personnellement pour mettre fin à ce scandale et à renforcer la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles
Le ministre Muhindo a souligné que derrière cette histoire, il y a un sérieux problème de blanchiment d’argent et de financement des conflits dans l’Est du pays. “Nous croyons que notre combat mènera à la paix et au développement de notre nation”, a-t-il conclu.
Cette affaire suscite de nombreuses interrogations sur les raisons de cette libération controversée et sur les pressions exercées sur les autorités provinciales. Elle met également en évidence la nécessité de renforcer la coordination entre les différentes administrations pour lutter efficacement contre l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Ghislain WATONGOKA