Après deux semaines d’interruption causées par un climat sécuritaire instable, les élèves et enseignants de la province du Sud-Kivu et de la ville de Bukavu s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école. La reprise des cours est officiellement annoncée pour ce lundi 24 février 2025, conformément aux directives de l’AFC/M23, qui exige la relance de toutes les activités dans la région.
Un retour en classe après une période d’incertitude
Dans un communiqué conjoint signé et rendu public le vendredi 21 février 2025, les sous-proveds des sous-divisions de Bukavu 1, 2, 3 et 4 ont exhorté les chefs d’établissement ainsi que le personnel enseignant des écoles maternelles, primaires et secondaires à regagner leurs postes. Cette décision vise à garantir un encadrement adéquat des élèves et à assurer la continuité du calendrier scolaire 2024-2025.

Les raisons d’une interruption prolongée
Le climat sécuritaire préoccupant qui a conduit à la fermeture des établissements scolaires demeure au cœur des préoccupations des autorités et des parents. Depuis le début de l’année, la région de Bukavu et ses environs font face à une montée des tensions qui a impacté de nombreux secteurs, notamment celui de l’éducation.
Les établissements scolaires, souvent perçus comme des lieux de stabilité et de formation pour les jeunes générations, ont dû suspendre leurs activités par mesure de précaution. Cette fermeture a suscité des inquiétudes croissantes quant à l’avenir académique des élèves, qui ont déjà été confrontés à plusieurs interruptions au cours des dernières années.
Un impératif pour sauver l’année scolaire
L’éducation est un pilier fondamental du développement d’un pays. En ce sens, la reprise des cours apparaît comme une nécessité absolue pour éviter un retard académique irrattrapable. Les acteurs éducatifs insistent sur l’importance d’un retour rapide à la normale afin de garantir aux élèves un apprentissage continu et structuré.
L’enjeu est de taille : toute nouvelle interruption prolongée risquerait d’entraîner des conséquences désastreuses, notamment une baisse du niveau scolaire, un taux accru d’abandon et une démotivation générale des élèves.
Les parents, quant à eux, accueillent cette annonce avec un mélange de soulagement et d’appréhension. « Nous voulons que nos enfants retournent à l’école, mais nous espérons aussi que les conditions de sécurité seront garanties. Nous ne voulons pas revivre les mêmes scénarios d’interruption et de panique », témoigne un père de famille résidant à Bukavu.
Des défis persistants malgré la reprise
Si la décision de rouvrir les écoles est une avancée positive, plusieurs défis subsistent. Les infrastructures scolaires ont été affectées par cette période de crise, et certains établissements pourraient rencontrer des difficultés pour assurer une reprise effective des cours.
De plus, la question de la sécurité demeure centrale. Les enseignants et élèves doivent pouvoir évoluer dans un environnement serein, sans craindre une nouvelle vague de violences. Les autorités locales sont ainsi appelées à mettre en place des mesures concrètes pour garantir la protection des écoles et du personnel éducatif.
En outre, il est crucial que le gouvernement provincial et les partenaires éducatifs accompagnent cette reprise par des actions concrètes, notamment un soutien psychologique aux élèves et enseignants qui ont été affectés par ces tensions.
Un appel à la mobilisation générale
Alors que la date du 24 février approche, les responsables de l’éducation insistent sur la nécessité d’une mobilisation collective pour assurer le succès de cette reprise. L’implication des enseignants, des parents et des élèves sera déterminante pour rattraper le temps perdu et stabiliser le système éducatif local.
Les autorités rappellent que toutes les structures scolaires ont désormais l’obligation de rouvrir leurs portes et d’assurer les enseignements conformément à la loi. Un suivi sera effectué afin de s’assurer du respect de cette directive et de veiller à ce que la reprise se déroule dans de bonnes conditions.
La communauté éducative du Sud-Kivu reste donc suspendue à l’évolution de la situation, espérant que cette reprise marquera un retour durable à la stabilité et au bon fonctionnement du système scolaire.
Elsy Mirishe & Parias Mulemaza