UVIRA EN PROIE À L’INSÉCURITÉ : ENTRE AFFRONTEMENTS INTERNES ET MENACE DU M23.

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La situation sécuritaire à Uvira, une ville stratégique de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), se détériore rapidement. Alors que le groupe rebelle du M23 n’a pas encore atteint la ville, la localité est déjà plongée dans une crise sécuritaire alarmante. La confrontation entre les forces armées de la RDC (FARDC) et les milices Wazalendo crée un climat de terreur et de panique parmi les habitants.

Un climat de chaos et d’abandon

Mgr Sébastien Muyengo, évêque d’Uvira, dresse un tableau sombre de la situation. Banques, pharmacies, marchés et centres de santé ont fermé leurs portes, paralysant les activités économiques et rendant l’accès aux soins de santé quasi impossible. Pire encore, les autorités politico-administratives ont déserté la ville, trouvant refuge au Burundi, à Kalemie ou même en Tanzanie. Ce vide institutionnel laisse la population livrée à elle-même, sans protection ni cadre de gouvernance.

Affrontements internes : une menace directe

Ce qui frappe dans cette crise, c’est que l’insécurité ne provient pas encore d’une invasion du M23, mais d’un conflit fratricide entre Congolais. Les affrontements entre les Wazalendo, ces groupes d’auto-défense formés pour résister aux menaces extérieures, et les FARDC, censées défendre l’intégrité territoriale, créent déjà un climat de guerre urbaine. Cette situation pose un dilemme sécuritaire majeur : alors que les forces censées protéger la population se battent entre elles, qui assure réellement la défense d’Uvira ?

Quel avenir si le M23 atteint Uvira ?

L’inquiétude est d’autant plus grande que la situation actuelle ne représente qu’un avant-goût du chaos qui pourrait s’abattre sur la ville si le M23 y fait son entrée. Déjà affaiblie par des combats internes, l’armée nationale risque de se retrouver dans une position de vulnérabilité extrême. La population, privée de toute structure étatique et exposée à la violence, pourrait alors subir des exactions encore plus graves.

La question qui se pose est donc de savoir si une réponse efficace peut encore être trouvée avant que le pire ne se produise. Une coordination entre les différentes forces congolaises et une action diplomatique urgente s’imposent pour éviter qu’Uvira ne devienne un nouvel épicentre du chaos dans l’est du Congo.

L’heure est grave. Si aucune solution n’est apportée rapidement, la situation risque de dégénérer en une catastrophe humanitaire et sécuritaire dont les conséquences se ront lourdes pour toute la région.

EL Parias Mulemaza1

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