Des violents combats opposent ce mardi les rebelles du M23 à l’armée FARDC et aux groupes armés locaux de Wazalendo aux environs de Kitshanga et près de Nyamitaba dans le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu. Ces affrontements ont fait des victimes et provoqué des déplacements massifs des habitants, selon des sources locales.

Selon le porte-parole du M23, les rebelles ont lancé une offensive contre les positions des FARDC et des Wazalendo, qu’ils accusent de collaborer avec le gouvernement de Kinshasa. Il affirme que le M23 a réussi à prendre le contrôle de Kitshanga et de Nyamitaba, ainsi que de plusieurs autres localités environnantes. Il dénonce également les exactions commises par les FARDC et les Wazalendo contre les civils.
De son côté, le porte-parole des FARDC, nie toute défaite de l’armée régulière. Il affirme que les FARDC ont repoussé les attaques du M23 et infligé de lourdes pertes aux rebelles. Il accuse le M23 de violer le cessez-le-feu signé en 2022 à Kampala, sous l’égide de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

Le coordonnateur de la société civile du Masisi, confirme que les combats sont très intenses et que la situation humanitaire est préoccupante. Il rapporte que des milliers de personnes ont fui leurs villages pour se réfugier dans les forêts ou dans les camps de déplacés. Il appelle à une intervention urgente de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) pour protéger les civils et faciliter l’accès des organisations humanitaires.

Le M23 est un mouvement rebelle issu d’une mutinerie de soldats issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés aux FARDC en 2009-2010. Le M23 revendique l’application des accords de paix signés à cette époque, qui prévoyaient notamment le rapatriement des réfugiés hutus rwandais présents en RDC et la décentralisation du pouvoir. Le M23 a occupé pendant plusieurs mois la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, avant de se retirer sous la pression internationale en 2022. Depuis lors, le M23 et le gouvernement de Kinshasa sont engagés dans un processus de dialogue, sous la médiation de l’Ouganda, mais qui n’a pas encore abouti à un accord définitif.